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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 août 1859, lundi matin, 8 h.

Bonjour, mon tout adoré, bonjour, la joie de mes yeux, bonjour, l’attendrissement de mon cœur, bonjour, rayon de mon âme, bonjour, je baise tes pieds, je baise tes ailes, je baise ton front divin. Mon cœur déborde, mon adoré, il y a si longtemps que je ne t’ai donné mon amour sous cette forme (la plus bête de toutesa pour moi et encore plus pour toi) que mon cœur me démange et ne veut plus se taire. Au risque de ne savoir où fourrer mes Bretons [1] lorsqu’ilsb viendront tout à l’heure, je prends le temps d’être heureuse. Cher adoré, j’étais un peu souffrante hier au soir et j’aurais désiré que tu ne t’en aperçoives pas. Mais tous mes efforts ne t’ont pas empêché de voir que je n’étais pas dans mon assiette. Je t’en demande pardon, mon pauvre adoré, car je ne devrais jamais souffrir quand tu es avec moi et que tu m’aimes. Une autre fois, cela ne m’arrivera plus ou je me ficherai des coups ZA moi-même. En attendant nous avons faitc une promenade ravissante hier et tu as été comme le temps : beau, bon, lumineux, souriant, bleu et or, bienfaisant et sublime. Merci, mon bien-aimé, je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 194
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « toute ».
b) « il ».
c) « faits ».

Notes

[1La sœur et le beau-frère de Juliette Drouet, en visite du 20 août au 9 septembre. Cette phrase laisse entendre qu’ils logent à l’hôtel.

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