Paris, 9 juin [18]77, samedi matin, 11 h. ½
Cher bien-aimé, tu as si peu de temps à toi, quand tu en as, que je prends le parti de confier à ma restitus tout ce que j’ai à te dire depuis les plus grandes tendresses de mon cœur jusqu’aux plus petits détails de la vie quotidienne. Aujourd’hui, mon grand bien-aimé, je viens te prier de me laisser faire mon pèlerinage annuel à St Mandé le 21 juin [1]. Je n’y ai jamais manqué jusqu’à présent chaque fois que j’étais à Paris et je désire n’y pas manquer cette année s’il n’y a pas d’empêchement sérieux à cette date-là, comme il faut l’espérer. C’est ce que nous saurons probablement de science certaine le 16 de ce mois. Jusque là il est difficile de prévoir ce qui arrivera, le Mac-Mahon ayant pour logique de marcher les quatre fers en l’air. Ce dont je suis bien sûre, c’est de t’aimer de tout mon cœur et de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 155
Transcription de Guy Rosa