Paris, 4 juillet [18]77, mercredi matin, 11 h. ½
Je pense, mon grand petit homme, qu’il serait bien d’être exact à l’heure du déjeuner, plus particulièrement encore aujourd’hui que les autres jours, pour donner à Lockroy une haute idée, en l’absence de sa femme, de notre régularité et de notre exactitude. Je vais aller tout à l’heure te le proposer afin que tu nous laisses la table libre à temps. Je crains que nous ne puissions pas faire notre petite promenade tantôt car voilà le temps gâté pour le reste de la journée très probablement. Comme compensation nous sommes sûrs d’avoir nos chers petits convives ce soir. Cela suffit pour nous dorer l’existence à toi et à moi. En attendant, mon cher bien-aimé, je repasse en pensée mon bonheur passé, je bénis le présent et j’ai foi dans celui à venir car je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 179
Transcription de Guy Rosa