Paris, 23 juin [1880], mercredi midi.
Cher bien-aimé, mon gribouillis est bien en retard, mais mon cœur n’en est que plus en avance et comme tu ne liras ce qu’il te dit que lorsque tu seras levé le dommage n’existe pas. Je ne sais pas l’Union Républicaine [1] te sourit assez pour aller la chercher aujourd’hui au Sénat ? Mais, dans tous les cas je me suis faite prête à t’y accompagner. Tu trouveras une lettre de Banville très heureux de venir dîner avec toi samedi avec sa femme et une lettre du Préfet de la Seine qui t’annonce que, sur ta recommandation, il vient d’accorder un kiosque à la veuve Lalardy. Puis, ceci est moins bon, une lettre de Rousselle, ou plutôt son compte, montant à la somme de 3451 F. 80 qu’il fera toucher chez toi, à moins de contrordre, le 22 juillet prochain, puis des vers et des lettres quelconques et mon amour brochant sur le tout selon ma vieille habitude.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 170
Transcription d’Emma Antraygues et Claire Josselin