Guernesey, 1er avril 1860, dimanche, 7 h. ½ du matin.
Bon jour, sinon Beau jour, mon cher bien-aimé, amour et tendresse à cœur et à bouche que-veux-tu, bonjour. Comment s’est comporté votre sommeil, mon cher petit homme ? Avez-vous bien dormi ? M’aimes-tu ? Crénom ! CRAICK, COUAC, RACK. Je te demande l’âne huaire [1] mais je te demande aussi des nouvelles de la musique SUPARBE. Grosse nouvelle ! je voudrais que vous PERMUTASSIEZ de cœur et d’âme avec moi pour savoir au juste comment se comportent ces deux importants rouages de votre charmante machine. En revanche je suis sûre que vous ne seriez pas mécontent de l’activité des miens, je rouages pour ce qui vous concerne TOUS LES JOURS, OUI TOUS LES JOURS ET TOUJOURS. Ah ! mais ! tous les jours ! [PAUFF, BRAICK, GROIK ? [2]]…… un grrrrog au rhoume et un à [croinck trron ?]. Victor Hugo ! qu’il nous fasse des livres et qu’il nous f…. la paix.. C’est mon opinion, major ; SACRRRRRE B………… QUE PAS D’ANE HUAIRE ! BRACK, CRACK, RACK. F… moi pour un petit moment votre collaboration pour la réponse à Guérin ou je vous passe ma couack, mon crick, ma [rouaick ?] à travers le corps.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16381, f. 68
Transcription de Claire Villanueva