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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 24 décembre 1851, vendredi soir, 10 h. ½

Je ne perds pas de vue ton déménagement de demain à cause du [ravissant ?] bonbon que j’en attends mais aussi pour te délivrer de cette [obsession ?] à ton hôtel et pour commencer enfin ton installation dans ta grande salle [1]. En remontant tout à l’heure, M. Luthereau était seul à son bureau et sa porte ouverte. J’y suis entrée pour lui souhaiter le bonsoir et surtout pour le pressentir sur la possibilité d’avoir le matelas et de l’avoir demain matin à 10 h. précises. Il m’a dit que je pouvais être tranquille et qu’il y en aurait un quelconque à cette heure là chez toi. Du reste, j’y veillerai et je te promets qu’à défaut de malle tu m’auras moi pour opérer le transport de ton linge. Aussi, sois bien tranquille, mon cher petit homme, et dors sur tes deux oreilles, la Juju veille sur toi. J’ai bien regretté que tu n’aies pas pu étancher ta soif avant de partir. D’abord, je t’aurais vu quelques minutes de plus et tu ne serais pas parti avec ce besoin non satisfait. Enfin, demain, nous tâcherons d’être mieux avisés et de nous ménager quelque peu, de faire un coin dans le cas de visites inopportunes et prolongées comme celles de ce soir. Mais ce qui vaudrait encore mieux que cette précaution et l’hospitalité pourtant si cordiale et si entière de ces braves gens, ce serait un bon petit chez nous bien secret et bien discret où tu pourrais vivre à ton aise, où je pourrais t’aimer sans restriction et te soigner sans contrainte. Malheureusement cela n’est pas possible et je n’en peux pas prendre mon parti sans regrets.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16369, f. 496-497
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Florence Naugrette

Notes

[1En définitive Victor Hugo ne quitte l’hôtel de la Porte-Verte que le 5 janvier 1852. Il s’installe dans un logement situé sur la Grand’Place au no 16. Juliette demeure seule chez les Luthereau.

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