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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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24 janvier [1837], mardi après midi, 1 h.

Jour mon petit oto. Je t’aime. J’ai éteint ma lampe à 2 h. ¼, mais je ne me suis pas endormie plus tôt pour cela au contraire, car à 4 h. ½ je n’avais pas encore fermé l’œil. Je n’en ai eu que plus de temps à penser à vous et par conséquent de vous aimer. Je ne me plains donc pas de cela, mais je me plains d’un affreux mal de reins auquel toutes les frictions du monde ne font rien. Je n’ai pas pris de bain parce que l’homme n’est pas venu à temps. Ce sera pour demain.
Mme Lanvin vient de venir. Elle est là-bas dans ce moment. J’aurais voulu que vous assistassiez à l’autopsie du fameux paquet, car, mon cher petit homme, je vous le répète, il n’y a pas de joie ni de bonheur sans vous.
Je t’aime, toi, grand Toto, Je vous adore, vous, vieux OTO.
J’ai rêvé de vous ce matin à propos de votre allemand [1], de son livre et de votre trahison. Vous êtes une vieille bête, je ne m’en dédis pas et puis je vous aime et puis vous êtes mon Toto adoré, et puis je vous désire et puis je vous baise depuis la tête jusqu’aux pieds.

J

BnF, Mss, NAF 16329, f. 91-92
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette


24 janvier [1837], mardi soir, 9 h.

Mon cher cher adoré, je vous aime. Je suis très contente et très fière de travailler pour vous, je ressemble à l’enfant qui tient l’écheveau de fil sur les bras pendant que la maman le dévide et qui se croit pour ce petit service l’indispensable de la maison.
Jour mon petit oto. J’ai taillé ma plume oh ! oh ! et je sais assez écrire ah ! ah ! vous m’en direz des bonnes nouvelles. Mes convives se sont en allés à 8 h. ½, enchantés de vous et de votre loge. Merci, je vous aime vous êtes mon Toto et voilà. Ne venez pas trop trop tard, mon petit chéri, que j’aie le temps de vous voir et de vous becqueter un peu mon bel oiseau.
J’ai fièrement envie de……. avec vous tiens tiens ça n’est pas si bête, je crois bien et vous ? Quand vous voudrez je suis à vos ordres mon petit homme chéri, vous méritez bien que je vous aime, mais convenez que je le fais grandement. Je vous aime depuis un bout de ma vie jusqu’à l’autre, je vous aime en ____ en Λ en □ sans rébus et puis je vous baise et puis je vais travailler car je veux finir mon VOLUME CE SOIR. Les imprimeurs attendent après de la copie. Je ne peux pas sans inhumanité laisser de braves pères de famille sans ouvrage.
Jour, je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 93-94
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette

Notes

[1À élucider.

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