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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 98-99

Vendredi matin, 10 h. ½

Pendant que tu me boudes, moi, je t’aime. Pendant que tu dors, je t’admire. Il suffit que je te regardea pour sentir l’un. Il suffit que je lise quelque chose de toi, quoi que ce soit, pour sentir l’autre. Mon Dieu, que de belles choses, que de pensées sublimes sont –b. Ce n’est pas ma faute si je suis arrêtée dans un mouvement d’expansionc. Ce n’est pas la première fois que tu arrêtes sur mes lèvres ces mots d’amour qui en sortent Ce n’est pas la première fois que tu refoules dans mon cœur les torrents de tendresses qui le pressent les uns sur les autres. Tu me fais beaucoup de mal et tout cela de gaieté de cœur, et seulement pour voir comment je souffre et combien je souffre. Ce que je souffre ne peut pas s’apprécier, pas plus que mon amour. Je souffre autant que je t’aime.
Voilà bien longtemps et bien des fois que je me plains de ta sécheresse de cœur envers moi dans des occasions pareilles à celle-ci. Il en arrivera ce qu’il plaira à Dieu, mais je n’en accepted pas la responsabilité.
Cette lettre commencée dans les sentiments les plus doux et les plus [expansifs  ?] finit en douleur et en amertume. Voilà à peu près l’histoire de tous mes jours.

BnF, Mss, NAF 16324, f. 98-99
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « regardes ».
b) Juliette trace un trait jusqu’à la fin de la ligne.
c) « expantion ».
d) « acceptes ».

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