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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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13 mars 1870

Guernesey, 13 mars [18]70, dimanche matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher adoré, si ta nuit a été bonne la mienne ne lui a pas été inférieure et je te la donne avec tout mon cœur pour appoint. Tu sauras, mon grand bien-aimé, que je n’ai pas cessé un seul matin pendant tout cet hiver de faire mes dévotions du côté de ta maison et de me prosterner en pensée comme une vraie croyante que je suis, dans la direction de ta Mecque et de baiser avec respect ta manche (lisez serviette)... absente [1]. Je crois à sa présence sans la voir avec les yeux de la foi comme il convient à une vraie dévote d’amour comme moi. Ton projet de villégiature en Italie l’hiver est tout à fait séduisant et je serais bien contente si tu peux le réaliser comme tu le désiresa [2]. Quant à moi, la santé et le bonheur sont où tu te portes bien et où tu m’aimes et je n’ai de préférence pour aucun des quatre points cardinaux que pour celui que tu choisis. Dirige donc ta boussole où tu voudras, je te suis.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 73
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

a) « désire ».

Notes

[1Hugo, chaque matin, signale à Juliette son lever en accrochant à la balustrade de son toit un tissu qu’à une époque antérieure elle appelait le « Torchon radieux ».

[2Hugo ne réalisera pas ce projet.

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