12 octobre [1836], mercredi après-midi, 4 h. ½
Mon cher petit homme, que je suis fâchée de savoir que vous souffrez. Je donnerais tous mes boyaux à la colique ou au diable pour empêcher les vôtres de souffrir. Pourquoi cela ne peut-il pas se faire ainsi ? Ce ne serait que juste et l’équilibre universel n’en serait pas le moins du monde dérangé. Mme Lanvin est repartie. Elle reviendra le 27 de ce mois. Moi je suis restée seule comme d’habitude. Je ne me plains pas parce que je pense à vous avec amour toujours, mais avec joie en ce moment car j’ai là, sur ma table, la fameuse clef qui m’assure que je vous verrai bientôt.
Mon cher adoré, mon ange, mon bijou bien aimé, tu es mon orgueil, ma joie, mon bonheur, mon bonheur, ma vie. JOUR. Je vais faire semblant de me débarbouiller un peu pour vous dégoûter moins en vous embrassant tout à l’heure je vous aime, je vous aime.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16328, f. 32-33
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette