Paris, 1er août [18]72, jeudi matin, 7 h.
Cher bien-aimé, sois béni voilà mon bonjour. Aime-moi comme je t’aime devant Dieu et devant nos chères âmes et ne nous défions plus l’un de l’autre jamais. Voilà ma prière il dépend de toi de l’exaucer. Comment as-tu passé la nuit ? Bien je l’espère. La bonne nouvelle d’emmener tes petits-enfants avec toi à Guernesey dimanche ou lundi a dûa te faire passer une bonne nuit. Moi j’ai bien dormi, ce qui ne m’empêche pas d’avoir un grand mal de tête ce matin. Je fais force de voile et de rame pour être prête en même temps que toi pour la séance Carjat [1]. Je serais bien heureuse s’il pouvait faire un bon portrait de toi et de tes adorables mioches sans en excepter leur très jolie petite maman. Je me hâte donc de toute la vitesse de ma vieillarderieb et je t’aime à tire d’aile.
BnF, Mss, NAF 16393, f. 220
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette
a) « du ».
b) « viellarderie ».