30 décembre 1865

31 décembre 1865

Guernesey, 30 décembre, [18]65, samedi 7 h. ¾ du matin

Je commence par te demander un fort pardon pour ma fOte d’hier au soir et c’est en suppliante antique et solennelle que je tourne vers toi mes pouces humiliés. [Dessin]^a Si cet ILLUSTRATED ne vous désarme pas, c’est que vous êtes un féroce^b homme et je n’ai plus qu’à me pendre. Mais auparavant, je voudrais savoir comment tu as passé la nuit. Si j’en juge d’après moi, tu n’as pas lieu d’être bien satisfait, car alors tu as dû te réveiller bien souvent et te rendormir difficilement. Si cela est comme je le crains, c’est le cas de me pardonner et de m’embrasser UNGUIBUS ET ROSTRO [1]. Dame, coutez donc, citoyen, je vais^c chercher deux sous de fricot chez l’Épine, si vous croyez, ah ! mais non, il y en a qui dise comme ça, d’ailleurs, coutez donc, citoyen, dame, coutez donc… coutez donc… [2] !
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Je ne vous dis que ça et puis j’ai la lâcheté de vouloir avoir ma part du précieux paquet d’Arnold, ce qui me rend capable de toutes les platitudes, même de demander ma grâce à sa majesté Boustrapa. Après cet aveu, dépouillé de rhétorique, je n’ai plus qu’à tirer la corde de mon désespoir si vous ne venez pas à mon secours comme c’est votre devoir de grand homme, de grand cœur, de grand génie et de grand TOUT. En attendant, je vous aime comme un chien, c’est-à-dire comme moi, et je vous adore de même.