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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 novembre [1835], mercredi matin, 9 h. ¾

Bonjour, mon adoré, bonjour, mon Toto, bonjour. Je t’aime, je t’aime que je te dis.
Je voudrais savoir comment vont tes yeux, comment tu as passé la nuit pour être bien tranquille et bien patiente. Moi, j’ai passé une bonne nuit, et si je ne me lève pas ce matin ce n’est pas par paresse mais pour la raison que tu sais. Je vais déjeuner dans mon lit et puis après, je ferai mes cent mille de tours.
Ah çaa, voyons, viendrez-vous de bonne heure aujourd’hui, serez-vous geai  ? M’aimerez-vous ? Il serait cependant bien temps de vous décider, car demain, dans la diligence avec M. Barthès, hum, hum. Je ne dis pas le reste mais je vous conseille de venir très tôt, tréteauxb comme vous dites, et de m’aimer encore plus, ce que vous ne dites pas, pour empêcher la fugue qui aura lieu sans aucun doute avec un affreux et vieux vert galant.
Mon cher petit Toto, si vous étiez bien gentil, vous laisseriez un peu de côté l’ouvrage et la compagnie et vous viendriez auprès de votre pauvre Juju qui ne vous a jamais tant aiméc qu’à présent, et qui ne vous a jamais si peu vu.
Mon cher petit homme, tâchez de prendre votre cœur à deux mains et vos jambes à votre cou et venez vite. Je vous aime, je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16325, f. 82-83
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « A ça ».
b) « trétaux ».
c) « aimée ».

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