Guernesey, 29 novembre [18]68, dimanche matin, 8 h
Bonjour, beau jour, bonne nuit, bonheur, je te souris, je t’aime, je t’adore, je te bénis. Toute ma maisonnée est déjà depuis longtemps sur pied et sur patte car il s’agit pour Thérèse d’inaugurer aujourd’hui dimanche sa belle robe neuve à la grand’messe. Suzanne se sent provoquée à la lutte du cotillon et tire en ce moment de ses profondes la toilette la plus étonnante pendant que moi, désintéressée dans la question, je suis venue me refourrera dans mon lit d’où je te gribouille ces niaiseries domestiques.
Dame, coutez-donc, citoyen, il n’est pas donné à tout le monde d’avoir à sa disposition des Ursus et des Homo [1] qui vous tiennent lieu d’esprit et même de génie. Dam… coutez donc ! Je n’ai tout juste dans le bec de ma plume que mon amour… et puis v’la tout. Si cela vous suffit, moi aussi.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 328
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Blewer]
a) « me refourer ».