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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 juillet [18]68, mercredi matin, 6 h. ½

Pas plus que le soleil, je ne varie mon cliché : je t’aime, il grille. Nous sommes tous les deux dans nos attributions respectives. J’espère que tu as mieux dormi que moi qui n’ai pas fermé les yeux de la nuit. J’attribue cette longue insomnie agitée à l’excessive chaleur. Je ne me connais pas d’autres motifs mais celui-là me suffit que de reste. Déjà ce matin, je ne sais où me fourrer pour trouver un peu de fraîcheur et de calme. Décidément je suis très difficile à vivre et à contenter en dehors de mon amour pour toi. J’en conviens. Mais cela ne remédie à rien. Heureusement que ce qui me fait tirer la langue te va à toi, mon cher petit citoyen du soleil, et que tu n’es jamais plus heureux que pendant la plus ardente canicule. Cette pensée me rafraîchit plus que tous les courants d’air auxquels je m’expose en ce moment-ci et je trouve bon de cuire indéfiniment pour prolonger d’autant ton plaisir de salamandre. Tu sais que c’est à peine si nous aurons assez de manuscrit pour la collation d’aujourd’hui. J’en demande à cor et à cri, à cœur et âme. Je t’admire et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 189
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

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