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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 avril [18]68, mardi matin, 7 h.

Cher adoré, je t’offre en échange des tiens mon bon amour, ma bonne nuit et ma bonne santé. J’espère que tu es en fondsa de toutes ces choses et que tu ne me laisses rien à désirer pour toi. Je te fais souvenir que je suis sans le sou et que mes poules, Griffon, Fouyou, Gavroche et moi avons bon appétit. Je te prie en outre de ne pas oublier de m’apporter du papier. Voilà le temps encore une fois gâté mais je suis décidée à n’en pas tenir compte ; la question pour moi étant bien moins la longueur de la vie que la durée de mon bonheur. Donc, en dépit des Zallebardes, j’aurai l’honneur d’aller manger votre veau ce soir. Tant pis si cela dérange votre flirtation Marquande [1]. À ce propos, je constate avec plaisir qu’il y a quinze jours aujourd’hui que Suzanne est partie, c’est-à-dire la moitié du temps de mon vagabondage fini. J’espère qu’elle ne dépassera pas l’époque fixée pour son retour car j’ai hâte de te reprendre pour te dorloter, te soigner et te donner toutes les grosses asperges avec mon cœur en salade.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 117
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « en fond ».

Notes

[1Juliette est jalouse de Mme Marquand.

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