Guernesey, 23 décembre 1868, mercredi matin, 7 h. ¾
Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour. Donne-moi ta nuit, je te fais cadeau de la mienne qui a été on ne peut pas meilleure. J’espère que la tienne ne lui est pas inférieure.
C’est aujourd’hui que commence pour toi le vrai embêtement de Christmas ; heureusement que tout ce tracas sera fini demain soir ; mais il serait temps que les Duverdier envoyassent les chapeaux s’ils ne veulent pas qu’ils arrivent trop tard pour la fête de tes petits enfants [1]. Peut-être les apporteront-ils eux-mêmesa aujourd’hui. Ce qui me réjouit le cœur et l’âme par anticipation, c’est la promesse de ton bon Charles de venir avec sa femme et son enfant ici au printemps prochain. Quel bonheur pour toi d’installer petit Georges gouverneur de Hauteville House et de lui abandonner les rênes de ton empire. Comme cette abdication te sera douce et quelle joie pour nous tous d’obéir à cet adorable petit tyran et à son AUGUSTE FAMILLE ! Vive Victor Hugo, le grand, vive Georges René, le petit, et vive l’amour !
BnF, Mss, NAF 16389, f. 351
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « eux même ».