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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 décembre 1868, samedi matin, 7 h. ½

Cher bien-aimé, je t’envoie mon bonjour le plus clair et mon amour le plus rayonnant pour faire contraste à l’obscurité lugubre de ce matin. J’espère que tu as passé une bonne nuit, ce qui me console tout à fait de la mauvaiseté de la mienne. Je ne t’en parle que pour m’en ficher. À ce propos, je crois que tu feras bien de mettre quelques sourdines à tes jocosités avec Mme Chenay, ne fût-cea qu’à cause de moi qui semble manquer à l’hospitalité protectrice que je lui dois du moment que son humeur se refuse à tes plaisanteries inoffensives. Ça n’est pas sa faute si la pruderie saint Denisienne est à ce point indélébile qu’on ne puisse jamais l’effacer une fois qu’on en a reçu l’empreinte [1]. Contente-toi du roi Dagobert et du sept d’atout [2] qui te reviennent de droit et de mon cœur que je te donne à tout coup et soyons gais [3].

BnF, Mss, NAF 16389, f. 347
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « ne fusse ».

Notes

[1Julie Chenay fut élève puis institutrice dans la maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Denis.

[2Allusion au Nain Jaune, jeu auquel Juliette Drouet et Victor Hugo jouent souvent.

[3« Soyons gai » : citation de La Belle-Hélène d’Offenbach, que Juliette Drouet et Victor Hugo ont vu l’année précédente à Bruxelles.

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