Paris, 5 octobre 1881, mercredi matin, 11 h. ½
Cher bien-aimé, je fais feu des quatre pieds pour être prête à midi, heure militaire depuis trois jours.
J’ai copié ta très courte mais très belle et riche lettre à Hérold. Il ne doit pas être blasé sur ce style épistolaire, aussi en sera-t-il quelque peu enthousiasmé quand il la lira.
D’autre part, j’ai écrit à Voillemot de venir dîner avec nous demain et à Gustave Rivet vendredi ou samedi. Ce nom me fait souvenir que j’ai oublié d’écrire à Saint-Mandé mais je te promets de le faire tout de suite après déjeuner.
Mme Lockroy m’a fait demander si elle pouvait inviter à dîner vendredi prochain les deux Gouzien, Busnach et d’Hervilly. Je lui ai fait dire que oui.
Dès que tu auras une minute d’attention à donner aux lettres qui méritent et attendent une réponse, je suis toute prête à te les lire. Entre-temps, je te fais souvenir que tu as un chapeau, un pardessus et des souliers à acheter. Le tout se trouve à La Belle Jardinière [1] avec le plus grand choix, la meilleure coupe et les meilleures formes. Jusqu’à présent tu n’as eu qu’à t’en louer ; raison de plus pour y retourner. Tiens, puisque te voilà, je n’ai plus qu’à signer : je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 224
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette