Paris, 8 avril 1881, vendredi matin, 8 h.
Bonjour, mon grand petit homme, et j’espère bonne nuit passée aussi. C’est avec cette pensée que je vais répondre à Charamaule qui me demande de lui donner de tes nouvelles. Que je vais le tranquilliser en lui disant que tu vas de mieux en mieux et que bientôt toute trace de ta mauvaise grippe aura disparu.
Les lettres continuenta d’arriver de tous les côtés et sous tous les prétextes à n’en savoir que faire et où les mettre. Il est grand temps que Lesclide vienne t’aider à t’en débarrasser. Le Sénat a séance publique à deux heures aujourd’hui mais le temps est encore bien froid pour te risquer dans cette piauleb malsaine. D’autre part, on te conseille de changer d’air, ce qui fait que je n’ose pas trop prendre parti pour notre doux coin de feu. Toi seul peuxc avoir cette témérité dans le sens qui te plaira le mieux. Je suis à ta disposition quand et comme tu voudras pourvu que cela ne te fasse pas mal et que tu m’aimes comme je t’aime, de tout ton cœur.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 72
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
a) « continue ».
b) « piole ».
c) « peut ».