Paris, 20 janvier 1881, jeudi midi
J’espère, mon pauvre bien-aimé, te trouver tout à l’heure, un peu réconforté et tout à fait hors de la petite indisposition que tu as euea cette nuit par le repos et le sommeil de la matinée. Peut-être feras-tu bien de ne pas aller au Sénat aujourd’hui malgré la convocation pressante qu’on t’envoie d’être exact à deux heures précises. Outre que cela peut te faire mal après l’exécrable nuit que tu viens de passer, il y a encore la difficultéb de trouver des voitures qui marchent. Je te dis cela avec le désir que tu en tiennes compte en restant tranquillement et chaudement au coin de ton feu. Mais si, comme je le crains, tu persistesc à te rendre à la séance, je suis toute prête à t’y accompagner. En attendant j’ai fait remettre et j’ai payé la vitre de la véranda 10 F. 55. Mais voici les toits recouverts à nouveau et qu’il faudra faire déblayer encore une fois pour éviter de plus graves réparations. Ta Princesse [1] savait bien ce qu’elle faisait en te rendant responsable des réparations locatives de sa maison de verred ; c’est ce que le bon Rouillon [2] a dit en lisant ton bail et ce donte notre cher Paul Meurice ne s’est pas douté en te le faisant signer. Mais, peu importe si tu te portes bien et si tu m’aimes autant que je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 8
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
a) « eu ».
b) « difficulter ».
c) « persiste ».
d) « verres ».
e) « don ».