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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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12 mai 1881

Paris, 12 mai 1881, jeudi matin, 7 h.

Cher bien-aimé, il me semble que tu as passé une bonne nuit, ce qui me fait bien augurer de la journée. J’espère que cette illusion et cette présomption se trouveronta justifiées d’ici à ce soir. En attendant je t’ai laissé doucement endormi, ce qui est un bienfait par ce temps noir et froid. Dors, mon grand bien-aimé, pendant que je t’aime, que je t’admire, que je te vénère et que je t’adore de toute mon âme.
Le Sénat s’ouvrira aujourd’hui d’une façon assez morose si j’en juge par la température ; aussi suis-je très contente que les soins à donner à ta convalescence ne te permettent pas d’y assister. Ce sera bien assez de faire acte de présence quand tu seras en pleine santé, quand il y aura des questions intéressantes et quand il fera chaud. Jusque là, il faut te soigner et te laisser dorloter par moi avec résignation.
L’abstention de Mme Lefèvre au dîner de ce soir nous donne le redouté chiffre 13 à table ! On ne peut l’éviter qu’en éloignant un de tes enfants, ce qui est assez maussade pour tout le monde ou convier Lesclide comme quatorzième, ce qui est sans inconvénient, il me semble ? Je crois que, sans attendre ton approbation, dont je ne doute pas, je vais prendre sur moi de l’inviter, quitte à apporter ma tête sur un plat. Je me risque, tant pis ! Et je t’adore, tant mieux !

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 100
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

a) « trouverons ».

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