Paris, 12 octobre [18]79, dimanche matin, 7 h. ½
Mon cher bien-aimé, sois béni, je t’adore ! J’écosse en ce moment le tas de lettres d’enthousiasme venu de tous les côtés. Presque toutes, les lettres, sont des acceptations empressées pour demain [1], quatre seulement s’excusent sur l’état de leur santé : Perrin du théâtre français, Pessard du National [2], Escoffier du Petit Journal, Arnold Mortier du Figaro. C’est peu, comme tu vois. Lesclide doit venir ce matin, je lui remettrai les adresses d’Edmond Texier, d’Emmanuel Gonzalès, de Thiaudière et de Roujon pour qu’il les envoie séance tenante à notre infatigable chez Paul Meurice. Puis je vais prendre mon bain de dimanche qui me fait toujours un très grand bien. Je n’ai pas encore des nouvelles de ta nuit mais j’espère qu’elle est selon mon cœur c’est-à-dire excellente. Je me dépêche parce que je prévois un déluge de lettres aujourd’hui sans compter tous les embarras de charrettes non prévus mais certains.
Je te baise des pieds à la tête et de la tête aux pieds.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 244
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette