2 octobre [1837], lundi matin, 11 h. ½
Avant de rien commencer, mon cher petit homme, je vous écris votre petite lettre pour être bien sûre que vous serez le premier et le mieux servi. J’ai la petite à habiller, comme vous savez, et moi ensuite. Tout cela ne peut être fait que d’ici à 2 h. au plus tôt.
Je vous aime mon cher petit o pour toutes les bonnes choses que vous avez en vous, pour toutes vos beautés, et enfin je vous aime parce que je vous aime, ce qui est plus concluant que tout. Je voudrais bien avoir une autre plume pour vous dire tout ce que je sens. Cela n’en ferait pas plus mal, que je crois. Je voudrais bien aussi que vous m’aimassiez mieux que vous ne le faites, ce qui ne serait pas encore beaucoup exiger. Cher petit homme, il faudra que vous me laissiez le temps de parler à la maîtresse sans vous impatienter. Il est tout à fait nécessaire que je m’entende avec elle une fois pour toutes sur les moyens à prendre pour que l’enfant ne perde pas son temps et son argent [1].
Je vous aime mon petit Toto, c’est toujours là ce que j’ai à vous dire. Je n’ai même que ça à vous dire. Jour pa, jour man. Je t’adore mon petit homme.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16331, f. 227-228
Transcription de Sylviane Robardey-Eppstein