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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 mars 1836

16 mars [1836], mercredi matin, 8 h. ½

Bonjour mon adoré. Vous avez profité de l’atroce mal de tête qui m’abrutissait pour vous en aller hier au soir avant que je n’aie eu le temps de sentir la bien heureuse influence de votre présence. C’est bien mal et je vous en veux beaucoup de cette mauvaise action. Il faudra que vous répariez le tort que vous avez fait cette nuit à mon bonheur.
Vous ne savez pas comment je vous aime et vous ne savez pas non plus de quelle importance est pour moi une minute de plus ou de moins sur le temps que vous m’accordez pour vivre. Eh ! bien, mon cher petit Toto, il faut pour suppléer à cette connaissance que vous donniez beaucoup de vos moments, (tous ne seraient pas encore assez) pour vous voir et pour vous aimer, et pour être heureuse.
J’espère que vous viendrez avant votre répétition, si vous avez une répétition. J’ai bien besoin de vous voir. Mon cher adoré, j’ai bien besoin de te baiser tes petites mains et ton grand front. Et puis je t’aime et puis j’ai rêvé de toi et puis tu es mon Toto, tu es mon printemps, mon soleil, tu es ce qui me fait vivre et ce qui me fait aimer.

J.

BnF, Mss, NAF 16326, f. 195-196
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa


16 mars [1836], mercredia soir, 9 h.

Je vous n’aime. Voilà ce qu’il y a de plus nouveau à vous apprendre. Après cela, je suis horriblement fatiguée car il m’a fallu préparer le dîner en entrant et depuis je n’ai pas cessé de m’occuper. Heureusement que mon service finit demain. Il me restera plus de loisir pour me faire BELLE et pour être très AIMABLE quand vous viendrez.
Je vous aime mon Toto bien aimé, vous ne savez pas combien ni moi non plus mais je vous aime de toutes mes forces. Bonjour, vous que j’aime trop. Bonsoir toi que j’aime tant, malgré ce que tu m’as dit en me quittant. Je t’espère ce soir et très tôt encore. Je serai très très geaie et très charmante et j’aurai tout plein D’ESPRIT presqu’autant que Mmes Léontine [1] et Dorval. Ainsi vous pouvez venir puisque je vous le dis.
En attendant, je vais travailler et vous aime par-dessus toute chose au monde.

J.

BnF, Mss, NAF 16326, f. 197-198
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

a) Juliette Drouet a écrit « jeudi » au lieu de mercredi.

Notes

[1S’agit-il de Léontine Fay (Mlle Volnys) ?

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