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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 novembre 1862, mardi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher petit homme ; bonjour, mon cher petit matineux ; bonjour pluie et grêle, amour et tendresse sur la terre et dans mon cœur, bonjour. J’espère que tu as bien dormi toute la nuit malgré l’orage et le tonnerre. Quant à moi, toute en ne perdant pas une goutte de ces averses successives, je n’en ai pas moins bien dormi et je me porte comme un diable ce matin, telle est ma force. Tu as joliment bien fait de fermer ta fenêtre tout à l’heure. Je suis très contente de penser que tu as une chambre à feu maintenant. Trop longtemps ta maison n’a été qu’un grand bocal à poissons rouges ; il était temps qu’elle reprît rang parmi les cheminées honnêtes, modérées et fumeuses de la société. Aujourd’hui, rien n’y manque, si ce n’est peut-être le rhume et le rhumatisme mais cela peut se trouver facilement hors de chez soi. En attendant cette rencontre, tu feras bien de te calfeutrer le plus possible dans ta grande robe de chambre et dans ta petite chambre de verre. Ce conseil, dicté par la plus tendre sollicitude et par le sentiment du CONFORTAIBLE, mérite que vous en teniez compte et que vous m’aimiez un peu POUR LA PEINE. Cher adoré, toutes ces rabâcheries n’ont qu’un seul but : ta santé, ton bonheur et mon amour, et voilà mon style.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 237
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

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