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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 octobre 1862, jeudi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, comment as-tu passé la nuit ? En attendant que tu répondes à cette question, qui ne m’intéresse presque autanta que ton amour, je t’apprendrai, pour ce qui me concerne, que je t’aime de toute mon âme, que j’ai très bien dormi et que ma jambe va mieux. J’éspère que tes chères nouvelles ne seront pas inférieures aux miennes et que tout sera à souhait pour toi ce matin.
J’ai lu ta lettre aux sieurs Hachette et Vapereau, comme elle pince ! Je ne voudrais pas avoir le bout du doigt, encore moins le bout de l’oreille, pris entre chacun des mots que tu leur as écrits. Ho, la la ! Du reste ce n’est que justice et ces mauvais bonhommes n’ont que ce qu’ils méritent. Maintenant, mon cher bien-aimé, que me voici réinstallée chez moi, je te demanderais de m’employer le plus possible à COPIRE, si ce n’est au point de vue mes services, qui ne sont plus rien maintenant, hélas ! mais à celui de ta confiance en moi et de mon bonheur personnel. Depuis que tu m’as retiré ce doux emploi pour le donner à la première venue, il me semble qu’il s’est fait une cloison de séparation entre nos deux existences et que je suis plus loin de toi qu’auparavant. Si tu pouvais sans nuire à tes affaires et sans te gêner me rapprocher de toi, j’en serais bien heureuse ET BIEN RECONNAISSANTE.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 199
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « presqu’autant ».

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