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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 juillet 1862, vendredi matin, 7 h. ½

Bonjour mon cher petit homme, bonjour à tout cœur, à tout crin, en t’aimant, en courant et en m’épêchant le plus que je peux pour arriver à être prête sans laisser trop de choses derrière moi en souffrance. J’espère que tu as passé une good nuit et que tu te portes comme un charme ce matin. Moi, j’ai assez bien dormi et je vais très bien. Je verrai si je prendrai un bain tantôt car le temps est assez quelconque ce matin, et je craindrais de risquer un rhume ou des rhumatismes la veille de me mettre en route. Enfin, je verrai à me décider tantôt après la visite de Lacroix. À propos de Lacroix, tu as joliment bien fait d’accepter son hospitalité, sinon pour moi que cela gêne plus que ça ne sert, du moins pour lui que cela rend si heureux et si fier de t’abriter quelques instants sous son toit. Je ne pense pas que le brave Charles [1] en sera autrement fâché, ni Meurice non plus. Dans tous les cas il s’agit d’un dîner et d’un coucher incognito et voilà tout. Ce sera bien vite passé ! Après quoi, la clé des champs, quel bonheur !!! Je t’adore.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 190
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Vraisemblablement Charles Hugo.

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