Bonjour, mon pauvre bien-aimé ; bonjour avec toute la tendresse de mon cœur, avec toute la sollicitude et toutes les bénédictions de mon âme, bonjour.
Je t’attends avec une impatience inquiète et triste que tu dois comprendre, mon pauvre adoré, pour savoir comment tu as passé la nuit et comment ta gorge va ce matin. A en croire ton beau visage hier au soir tu paraissais te bien porter mais en voyant ton silence et ton inappétit tu devais évidemment souffrir pour rester ainsi passif devant toutes les sollicitations de la bonne chère et celle des convives.
Quant à moi, mon pauvre adoré, tu as fait tous tes efforts pour me tranquilliser en me souriant presque toujours mais je n’en ai pas été plus rassurée ni plus gaie pour cela et j’aurais bien désiré être tout à fait seule avec toi pour n’avoir à m’occuper uniquement que de toi. J’espère que le médecin va nous tirer tous d’inquiétude aujourd’hui et qu’il trouvera quelque chose pour te délivrer au plus tôt de ce tenace mal de gorge que je déteste autant que je t’aime. En attendant, mon cher adoré je t’aime de toutes mes forces.
MVHP - ms - a8608
Transcription de Michèle Bertaux