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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 avril 1862, mercredi matin, 8 h. ¼

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour à l’unisson de ta santé, de ton cœur et de ton bonheur car tout doit être sympathique et commun entre nous physiquementa et moralement, n’est-ce pas mon adoré bien-aimé ?
Hier au soir, tu m’as paru triste et préoccupéb, mais sans aucune tendresse pour moi, ce qui n’est pas dans tes habitudes même quand tu as le plus grand sujet d’inquiétude et de contrariété. Est-ce que sans le vouloir je t’aurais blessé ? Vraiment, ce serait bien inconscient de ma part car jamais je ne t’ai aimé plus attentivement et avec le plus GRAND DÉSIR de te plaire et de t’épargner le plus petit mécontentement. Aussi, mon cher bien-aimé, tu aurais eu le plus grand tort de m’en vouloir et de me bouder, à travers ton sourire de convention, pour un tort dont je n’avais pas le secret. En attendant que ce nuage me soit expliqué et dissipé, je t’aime comme jamais homme n’a été plus aimé et je te baise avec toute la tendresse d’un loyal amour, pur, dévoué et incomparable.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16383, f. 81
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette

a) « phisiquement ».
b) « préocupé ».

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