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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 février 1861, mercredi, 9 h. après midi

Je grogne dans mon antre, mon cher bien-aimé, de te savoir errant par cette bruine et ce froid. Vraiment est-ce bien raisonnable et ne vaudrait-il pas mieux un peu moins d’exercice que de prolonger ton mal de gorge indéfiniment ? Je sais bien que tu crains le mal de tête mais est-ce bien le moyen de l’empêcher que d’aller te promener par tous les temps comme tu fais ? Quant à moi, je ne le crois pas, ce qui fait que j’enrage et que je bougonne seule dans mon coin, contre cette manie de locomotion quand même et contre vent et marée. Sans compter que je suis sûre que vous êtes allé ou que vous irez à la poste tout à l’heure. Eh bien, allez-y puisque le cœur vous en dit et fichez-moi la paix. Après tout, vous êtes libre de vous faire du bien et du mal à votre fantaisie et je suis bien ridicule et bien [illis.] de vouloir vous en empêcher. Cela étant, vous seriez bien aimable de me redonner de la copire aujourd’hui même. En attendant, je vous fais raccommoder votre bas et vous avez un gilet et une ceinture tout prêts. Maintenant encore, mon cher petit homme, tu serais bien gentil de rentrer tout de suite ne fût-cea que pour me tranquilliser et puis je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 51
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

a) « fusse ».

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