Guernesey, 18 janv[ier] 1863, dimanche, 5 h. du soir
J’ai le courage de mon rhume, mon cher adoré, mais à ton tour tu devrais avoir celui de ton mal de gorge en ne prolongeant pas ta promenade trop longtemps dans la brume du soir. Je sais par moi-même ce qu’il en coûte pour résister à l’attrait d’une promenade avec toi, c’est pour cela que je te supplie de rompre au plus vite ton charmant tête à tête et de rentrer t’asseoir auprès de mon excellent feu. Ce que je dis de ton tête à tête c’est parce que je pense que tu te promènes avec ta femme mais je le dirais encore si tu n’étais qu’avec ta pensée qui n’est pas la moins attrayante de tes compagnies. En attendant que tu ne reviennesa, mon adoré petit homme, je t’aime à cœur joie et de toute mon âme. Je voudrais passer ma vie à tes pieds à te bénir et à te servir.
BnF, Mss, NAF, 16378, f. 14
Transcription de Chantal Brière
a) « revienne ».