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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 6 janvier 1863, mardi, 2 h. après midi

Je viens de manquer la visite de Corbin, parce que j’étais au plus fort de mon débarbouillage et de ma peignerie quand il est venu et qu’avant de faire dire que je n’y étais pour personne, je ne songeais pas à lui, Corbin. Du reste je ne regrette pas autrement cette visite, en tant qu’homme du monde, car il me convient absolument mieux de n’avoir avec mon médecin que des relations diafoiriques et où le séné et la rhubarbe [1] font seuls les frais de la consultation. Je te dis tout cela pour te tenir au courant (ne pas lire la COURANTE) parce que je suis dans l’habitude de te rendre compte de tous les incidents de ma vie, même les plus insignifiants comme celui-ci, mais l’inconvénient de cette habitude c’est de prendre trop souvent la meilleure et la plus grande place de mon papier, ce qui est absurde, à preuve que j’ai à peine assez d’espace pour te donner mon cœur avec toutes les tendresses qu’il contient sans aucune ponctuation, sans assez de baisers, et tout mon amour en bloc.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 4
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Références à la comédie de Molière Le Malade imaginaire, dans laquelle Juliette a joué : « diafoiriques » est un mot dérivé du nom du médecin ridicule Diafoirus, le séné et la rhubarbe y sont cités comme médicaments purgatifs.

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