Paris, 3 juin [18]79, mardi, midi ½
Cher bien-aimé, l’heure de mon gribouillis est excusée et expliquée par mes comptes du mois de mai aussi compliqués et aussi ennuyeuxa que le temps qu’il a fait. Je viens de les finir, ce qui me permettra d’être prête à l’heure de ton déjeuner que je compte bien partager avec toi. Le jeune Pelleport aussi t’attend, non pour déjeuner avec toi, mais pour prendre congé de toi parce qu’il pense partir ce soir pour Rome. De son côté le non moins jeune La Fayette [1] m’écrit de Foix (Ariègeb) où il est en ce moment pour s’excuser de ne pouvoir pas dîner avec nous ce soir. Ma lettre en contient une pour toi dans laquelle il se plaint amèrement du Rappel qui, dit-il, l’a injurié, ce que j’ai peine à croire.
Bref ces deux jeunes convives nous ferontc défaut ce soir pour des raisons diverses que je n’ai pas à apprécier. Je t’aime, tu me suffis, je t’adore et je me fiche du reste des humains.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 140
Transcription de Chantal Brière
a) « ennuieux ».
b) « arriège ».
c) « ferons ».