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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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21 juin 1837

21 juin [1837], mercredi matin, 11 h.

Jour mon petit homme. J’ai fait la paresseuse parce que ce matin à 6 h. je lisais mes journaux et que je me suis rendormie, après les avoir tous lus. Jusqu’à présent, je n’ai fait que rêver de vous et de M. Védel, mais ne vous effarouchez pas, il n’y a pas de quoi, je vous assure. Je n’ose pas me flatter que je vous aurai à discrétion avant la semaine prochaine, au train dont vous y allez. Tout cela m’arrange médiocrement et si je ne pousse pas d’affreux cris, c’est parce que je suis bien sûre que vous ne les écouteriez pas. Tout ce que vous faites en ce moment me donne la mesure bien petite et bien rétrécie de l’amour que vous avez pour moi à présent, autrefois si large et si grand. Vous avez beau vous en défendre, dans le fond de votre cœur vous savez bien que ce que je vous dis est vrai. Vous aimez mieux arranger votre appartement et diriger vos ouvriers que de donner une heure par jour à votre pauvre Juju. Quelle différence de vous à moi ! Je donnerais tout ce que je possède et tout ce que j’ai le droit de posséder en ce monde pour une seule minute passée avec vous. Vous voyez donc bien mon Toto que je vous aime plus que vous ne m’aimez. Comment voulez-vous que je sois gaie et heureuse après cela ? Aimez-moi comme autrefois, mon cher petit bien-aimé, et vous verrez la joie et le bonheur revenir parmi nous et nous serons tous les deux comme autrefois de bons petits amants.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16330, f. 319-320
Transcription de Sylviane Robardey-Eppstein

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