[Paris], 26 déc[embre] [18]78, jeudi matin, 7 h. ½
Changement de décor, mon cher bien-aimé, après le margouillis blanc, le margouillis noir, après le vent aigre, la pluie douceâtre ; et, comme compensation, je l’espère, après tes agaçantes insomnies, un fort pionçage cette nuit. Je n’oublie pas que tu as un académicien à bâcler aujourd’hui tout battant neuf [1]. Sera-t-il duc, table ou cuvette ? Peu importe, pourvu qu’il tienne de la place comme un soulier d’Auvergnat, l’Académie n’en demande pas davantage. Une lettre, deux lettres charmantes depuis hier de Mmes de Lacretelle et Magnin [2] en réponse à tes non moins charmantes et coquettes invitations. Jusqu’à présent le citoyen Bardoux garde de Conrarta le silence prudent [3]. Il faudra bien pourtant que, comme [illis.], il parle, il a parlé ?
En attendant je jaboteb pour lui, pour moi, pour toi et pour tout le monde sans trouver le fond de mon sac tout bourré de tendresses pour toi. Je prends le parti d’aller te les porter moi-même con adoration.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 215
Transcription de Chantal Brière
a) « Conrard ».
b) « jabotte ».