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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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DELAVIGNE Casimir

DELAVIGNE Casimir (1793-1843) : Poète et dramaturge rival de Hugo. Il se fait connaître et aduler de la jeunesse libérale avec le recueil de poèmes patriotiques Les Messéniennes, publié en 1818, puis augmenté de nouvelles pièces jusqu’en 1832. Il s’exerce à plusieurs genres. La comédie L’École des vieillards (1823) fournit à Talma l’un de ses derniers grands rôles. Certaines de ses pièces relèvent d’un genre intermédiaire entre mélodrame, tragédie et drame, tel Marino Faliero, inspiré de Schiller (1829). Louis XI (1832) est proche de la tragédie classique. Inspiré de trois vers de Shakespeare, le drame Les Enfants d’Édouard (1833) remporte un grand succès d’émotion. Sa dernière pièce, La Fille du Cid (1840), est un semi-échec, le public ayant du mal à accepter l’image du Cid vieillissant. Ses relations avec Hugo sont fluctuantes. En 1817, sans qu’ils se connaissent encore, Hugo et lui sont rivaux au prix de poésie de l’Académie Française. En 1819, sa tragédie libérale Les Vêpres siciliennes, d’abord refusée à la Comédie-Française (camouflet dont Delavigne se vengera avec sa pièce satirique Les Comédiens) est acceptée à l’Odéon, et louée par Hugo dans Le Conservateur littéraire pour sa vigueur esthétique. Mais les années suivantes, une jalousie s’exacerbe entre les deux hommes, Hugo recevant la Légion d’Honneur en 1825 (il est alors très bien en cour), mais pas Delavigne, qui entre cette année-là à l’Académie Française. En 1830, le baron Taylor dissuade Hugo d’utiliser la claque de la Comédie-Française, dévouée à Scribe et Delavigne. En 1835, les représentations d’Angelo tyran de Padoue, pourtant très rentables, sont interrompues, et la reprise d’Hernani refusée, pour ne pas faire d’ombre au Don Juan d’Autriche de Delavigne, sur un sujet proche. Hugo devra intenter un procès à la Comédie-Française en 1837, où il accuse la « coterie » politique et littéraire qui lui est hostile (à mots couverts, Delavigne est visé) de nuire à ses intérêts, pour obtenir la reprise d’Hernani prévue dans son contrat pour Angelo. Pendant ses campagnes académiques, Hugo se heurte inlassablement à l’opposition de Delavigne à sa candidature. En 1838 pourtant, Delavigne co-signe, avec Hugo et Dumas, la lettre adressée aux autorités pour obtenir l’ouverture d’un nouveau théâtre (le Théâtre de la Renaissance). En 1840, ils sont encore en rivalité à l’occasion du retour des cendres de Napoléon, chacun d’eux composant un poème de circonstance. Celui de Hugo, « Retour de l’empereur », se moque discrètement de « La Napoléonne » de Delavigne. A la mort de Delavigne, en 1843, Hugo, qui est à l’époque directeur de l’Académie française, prononce à ce titre l’un des cinq éloges funèbres lus au Père-Lachaise. Ayant tout récemment perdu sa propre fille, il s’adresse au fils de Delavigne en évoquant « les mystérieuses volontés de la Providence qui […] font consoler l’enfant qui a perdu son père par le père qui a perdu son enfant ».

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