Paris, 26 juin [18]78, mercredi midi
Que tu es heureux, mon cher petit homme, de ne pas souffrir de cette température de crocodiles ! Quant à moi je souffle et je sue et je bisque et je rage comme un diable ! Cela ne m’empêche pourtant pas de regretter notre seconde visite à l’exposition [1] demain car il y aura toujours pour moi, chaque fois qu’elle se présentera, une chose qui me fait oublier tous mes maux, c’est le bonheur d’être avec toi. Malheureusementa ces occasions, la politique jointe à la littérature les rendent de plus en plus rares et voilà pourquoi au lieu de passer ensemble la journée de demain je resterai seule derrière mon volet. Cette perspective m’attriste plus que je ne voudrais te le montrer. C’est bien assez que je l’éprouve, moi, sans t’en faire un ennui. Quant à aujourd’hui, il fait si chaud que je n’ose pas me risquer à te demander à sortir tantôt. J’espère que toi-même tu éprouveras le besoin de te reposer un peu cet après-midi auprès de moi ? Je t’adore.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 169
Transcription de Chantal Brière
a) « Malheureusent ».