Guernesey, 11 mars 1856, mardi matin, 9 h.
Bonjour, mon cher petit flirteur, bonjour, mon grand [coquetassier ?], bonjour, le plus affreux des hommes et le plus aimé des Toto, bonjour. Je ne vous demande pas comment vous avez achevé votre soirée hier entre le trou-Madame [1] Duverdier et le quine [2] Allix car je le devine sans être sorcière. Il est probable que le grand vent qui s’est élevé dans la nuit aura retenu ces dames ce matin, ce dont vous ne vous plaindrez pas. Hélas ! il faut que je fasse une assez maussade diversion à tous ces aimables passe-temps en vous rappelant que c’est demain le 12 c’est-à-dire le trimestre du double loyer de l’appartement et des meubles sans parler de ma fin de mois pour lequel je vous demande de me rembourser l’argent [plusieurs mots illisibles] des livres Sterlings et de me donner du papier pour les 11 [F. ?] en or que vous ne voulez pas que je mange. Tout cela n’est pas aussi amusant que les beaux yeux de la Duverdière [3] mais plus utile par le temps qui court et les doigts plus ou moins crochus de MISS Boutillier et de [maître ?] [Floward [4] ?]. Sur ce je vous aime en viager et jusque par delà et plus loin et encore et toujours.
Juliette
BnF, Mss, NAF, 16377, f. 84
Transcription de Chantal Brière