Guernesey, 21 septembre 1857, lundi soir, 7 [h.] ½
Sais-tu, mon cher adoré, que je n’ose presque plus entrer dans ma chambre tant je la trouve belle. Il me semble que je [fais tache ?] dans cette splendeur et que je suis une bien… Te voilà, mon adoré, la suite au numéro prochain.
Du reste, je vois que les merveilles que tu fais chez moi ne t’empêchent pas de songer à ton alhambra [1] et de continuer la razzia des viers coffres avec l’aide du vier Gruta. Quant à moi, je suis moins insatiable que toi et je me déclare satisfaite avec ce que j’ai. Il ne me manque hélas que ce qui ne s’achète ni pour or ni pour argent mais contre lequel je te troquerais tout mon cœur, toute mon âme pour l’éternité si tu voulais en échange me donner un peu de vrai amour. Te revoilà. Je t’aime.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16378, f. 182
Transcription de Chantal Brière
a) « Grutt ».