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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 août 1857, mercredi après-midi, 4 h.

Tu es allé au bain directement, mon cher petit homme, et je n’ai plus d’espoir de te revoir avant l’heure du dîner, ce à quoi il faut bien que je me résigne avec d’autant plus de bonne grâce que je t’aurai pendant trois ou quatre bonnes heures ce soir. Quant aux autres jours il faudra que je fasse de nécessité vertu en songeant à tes devoirs d’hospitalité [1] mais cela n’en sera pas plus amusant pour cela. Encore s’il y avait la ressource des VIERS coffres pour me rabibocher ce ne serait que demi mal mais tout me paraît fini de ce côté-là car tu en es gorgé, de viers coffres, de tes caves à tes greniers. Je le regrette dans mon intérêt général et particulier car rien n’était plus doux et plus amusant que ces ravissantes promenades accidentées de cobourgs [2] et émaillées de bahutsa et de presses légendaires et mirifiques. Malheureusement tout cela ne se renouvellera plus pour moi et je crains que les excursions dans LA carrosseb n’aient disparuc pour longtemps de mon horizon de bonheur. Cela ne m’empêche pas d’être bien reconnaissante pour le bonheur passé et de t’aimer de toutes mes forces, de tout mon cœur et de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 157
Transcription de Chantal Brière

a) « bahus ».
b) « carosse ».
c) « disparues ».

Notes

[1Hugo reçoit alors Paul Meurice et sa femme.

[2Coffres ou meubles de Cobourg.

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