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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 mars 1857

Guernesey, 3 mars 1857, mardi soir, 4 h. ½

Je ne sais que te dire, mon cher adoré, pour ne pas me plaindre de ton délaissement qui remplit mon âme d’ennui en même temps qu’il fait le vide dans ma vie. J’ai eu beau m’occuper toute la journée en travaillant comme trois blancs, il me semble que je n’ai rien fait et que le désœuvrement de mon cœur a passé dans ma journée, aussi je voulais m’abstenir de restitus ce soir pour ne pas te rabâcher mon éternelle complainte sur ton absence perpétuelle. J’aurais bien fait de suivre cette bonne pensée, de cette façon tu n’aurais pas eu en double, par l’écriture et par la parole, les contres-coup de [ma  ?] maussaderie. J’ai essayé d’une nouvelle petite table, sur laquelle je te gribouille en ce moment parce que l’autre était un peu embarrassante avec mon métier à tisser ; les pieds mobiles risquaient à se casser chaque fois qu’on la déplaçait [toute ouverte  ?]. Tu verras si cette nouvelle combinaison te va ; dans le cas contraire, on reprendrait l’ancienne et tout serait dit. J’ai en outre encore une fois essayé d’arranger mon affreuse lampe. Je tâcherai de l’allumer ce soir ; si elle ne fonctionne pas bien, je la flanquerai au grenier pour le reste de ses jours. En attendant, j’entasse rhume sur rhume, ce qui ne laisse pas que d’être propre et bien amusant. Voime, voime et vous aussi.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 42
Transcription de Cindy Justin assistée de Florence Naugrette

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