Guernesey, 16a janvier 1857, vendredi soir, 5 h.
Un charmant jour, une ravissante promenade et un bon petit Toto comblé de cadeauxb par sa Juju, voilà la journée d’aujourd’hui. Merci, mon bien-aimé, merci, mon Dieu, amour et reconnaissance à toi et à lui. Je ne sais ce que je te dis parce que le grand air et le bonheur m’ont grisée mais je sais que je t’aime et que je suis bien heureuse. Maintenant il faut que je me mette sérieusement à la besogne du jeune Victor [1] car je n’ai plus que le temps bien juste d’ici à dimanche soir. Ainsi n’espérez pas me tirer d’autres lanternes d’ici là parce que je n’aurai pas le temps de vous les donner. En attendant vous pouvez préparer votre pékin [2], quant à mon damas [3] il est tout prêt mais il faut que je [illis.] [la largeur ?] de votre pékin [racommodé ?] [illis.] et très large. Quant à mon dessin je le veux très grand, très beau, très tout ce qu’il y a de plus [superfin ?] dans vos chefs-d’oeuvrec. Ah ! mais ce n’est pas le tout que de me tirer des lanternes mirobolantes, il faut me les payer avec des dessins abracadabrants. Sur ce je vous baise QUO USQUE TANDEMd [4].
Juliette
BnF, Mss, NAF 16378, f. 14
Transcription de Chantal Brière
a) La date est raturée et corrigée.
b) « cadeau ».
c) « chefs-d’œuvres ».
d) « QUOSQUE TANDEM ».