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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 janvier 1857, dimanche après-midi, 2 h.

Il n’est plus temps de faire force de voile et de plume pour la copie de Toto [1], mon cher petit homme, puisque Vacquerie part demain [2]. Cependant je vais m’y mettre dès que je t’aurai gribouillé mes maussades tendresses ; en somme il peut se présenter d’autres prochaines occasions et il est plus prudent d’être prêt à l’avance. Tout en vilvoussant [3] dans ma maison je remarque que ta fenêtre reste constamment ouverte, même par les pluies les plus battantes. Ce que je t’en dis maintenant ne t’avancera pas à grand chose comme observation utile car il est clair que tu ne peux pas penser à tout à la fois. Aussi je ferais tout aussi bien de m’abstenir ne pouvant pas aller fermer moi-même cette pauvre fenêtre quand il le faudrait. Je pense que tu dois être fort occupé à écrire et à donner tes commissions pour Paris à Vacquerie s’il part demain très décidément. Aussi je ne m’étonne pas de ne pas te voir et je m’y résigne de mon mieux. J’espère qu’un temps viendra où je ne te quitterai plus à moins qu’il n’y ait des obstacles entre les âmes dans l’autre monde comme il y en a pour les corps dans celui-ci. En attendant je t’aime au plus près de ton cœur que je le peux par la pensée.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 9
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Il s’agit de François-Victor Hugo qui traduit les sonnets de Shakespeare.

[2Auguste Vacquerie part pour Paris.

[3Vilvousser : tourner, aller et venir en pure perte (patois cauchois).

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