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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 11 février [18]72, dimanche, 8 h.

Bonjour, mon bien-aimé adoré, bonjour, comment ta nuit ? bonne je l’espère. Cette pensée me ravigotea le cœur et l’âme et me donne des petits revenez-y de printemps en harmonie avec la douceur de la température de ce matin ; et si le bobo de Petite Jeanne est tout à fait parti, je suis capable de m’en payer une journée de première classe. En attendant, j’exerce ma patience à attendre le bon citoyen Dulac qui paraît ne pas se presser beaucoup. Pendant que mes deux servantes sont à la messe, je fais force de voile et de rame pour avancer la besogne dans le cas où on viendrait pour le vin. Au reste, je ne sais pas pourquoi je te ragotte toutes ces choses fastidieuses du ménage qui ne peuvent t’intéresser en rien et qui ne servent qu’à t’ennuyerb autant qu’elles m’embêtent moi-même. J’aime mieux te demander de la copie, toujours de la copie, ce qui remplace pour moi l’air, le soleil et me fait prendre ton absence avec un peu plus de patience. Tâche de m’en envoyer un peu par Suzanne tantôt. En attendant je passe en revue dans ma mémoire toutes les merveilles que j’ai déjà copiées et je suis éblouie autant que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 38
Transcription de Guy Rosa

a) « ravigotte ».
b) « ennuier ».

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