Paris, 2 octobre [18]73, samedi matin, 7 h.
Comment as-tu passé la nuit, mon cher bien-aimé ? Bonne, n’est-ce pas ? Moi aussi, j’ai très bien dormi et je t’adore, toutes voiles, tout cœur et toutea âme dehors. Je pense que tu dors encore, puisque je n’entends rien remuer chez toi. Il faudra tâcher de mettre bien à profit aujourd’hui notre soirée, soit en promenade après le dîner, soit, ce que je préférerais encore plus, si c’est possible, à Marie Tudor premier acte [1]. Tu as le choix. Quant à moi, tant que je suis avec toi, tout m’est plaisir, joie et bonheur. La journée s’annonce bien ce matin, beaucoup trop bien, même, dans l’intérêt de Ritt et de Larochelle [2], et un peu dans le tien. Raison de plus pour faire foule à nous deux ce soir ; et cela n’est que trop facile ; puisque la qualité l’emporteb sur la quantité, tu dois faire salle comble à toi tout seul. J’aimerais à le constater in petto !!!
BnF, Mss, NAF 16394, f. 278
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « tout ».
b) « emportent ».