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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 juin 1873

Guernesey, 8 juin [18]73, dimanche matin, 7 h. ½

Cher adoré, ton activité surhumaine distance de beaucoup mon petit train-train habituel ; aussi je ne m’étonne pas de trouver ton Torchon Radieux tout flamboyant de soleil déjà installé ; mais je regrette le temps où, après deux ou trois heures de faction, je te happais au passage de la serviette malgré le givre et la pluie. Ces beaux matins sont passés, au moins pendant l’été, mais j’espère bien les revoir l’automne et l’hiver prochain si Dieu, la littérature et la politique le permettent. Jusque là, je dois me contenter de voir flotter ton signal entre le ciel et la terre. J’y suis d’autant plus résignée que j’ai l’espoir très prochain de pénétrer corps, cœur et âme dans ton QUATREVINGT-TREIZE [1] ! Cette pensée me fait bondir de bonheur d’avance et je m’en pourlèche les babines jusque par-dessus la tête. Il y a assez longtemps que je jeûne comme ça, je veux m’en fourrera, m’en fourrera jusque là de l’admiration et de l’amour.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 170
Transcription de Maggy Lecomte et Manon Da Costa assistées de Florence Naugrette

a) « fourer ».

Notes

[1Hugo écrira la dernière ligne à son roman le lendemain.

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