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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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9 mai 1873

Guernesey 9 mai [18]73, vendredi matin, 8 h. moins 5 m.

Bonjour, mon grand bien-aimé, beau jour, bonheur, comment ta nuit ? Il faut qu’elle ait été bien bonne pour me contenter et pour être à la hauteur de la mienne qui a été excellente, quoique courte.
Je t’ai vu accrocher ton torchon radieux, mais j’en ai manqué les préliminaires tourbillonnants car il suffit d’un clin d’œil pour cela ; je me suis rattrapéea sur le bon baiser de restitus et je compte que Suzanne m’apportera de bonnes nouvelles de ta nuit, ce qui achèvera de me réjouir le cœur et l’âme. J’enverrai payer le fret de ton vin dans la matinée, cet excellent vin, ce n’est pas sa faute si le fisc se sert de lui comme d’un coupe-bourse mais c’est raide de payer près de cent francs de droits pour un simple tonneau de vin. Il est vrai que tout est à l’avenant, ce qui rend la vie aussi chère dans ce pays qu’à Paris ou à Londres. Encore si nous avions ici Petit Georges et Petite Jeanne je m’en ficherais pas mal. Mais rien, rien, rien, c’est trop peu comme compensation aux exactions de ces grotesques pirates guernesiais. Heureusement que leur île est charmante en dépit d’eux et que je t’y adore comme dans le paradis.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 128
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

a) « rattrappée ».

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