24 juin [1880], jeudi midi.
Je croyais que tu avais eu une bonne nuit, mon cher bien-aimé, et je me consolais avec cette pensée de ma mauvaise ; mais depuis que je sais qu’il n’en n’est rien, je m’en plains très fort et pour toi et pour moi. Heureusement que tu as pu te rattraper pendant toute cette hideuse matinée pluviarde et glaciale. Autre guitare, un télégramme à tous crins pour l’amnistie [1] pleine et entière arrivéa ce matin de Lisbonne puis un petit mot de Lesclide avec une pétition sur papier timbré arrivée au Ministre des Finances pour le prier de lui accorder un relais de trois mois pour ce qu’il doit pour l’héritage de sa femme et qu’il te prie d’apostiller. Je ne crois pas que tu puissesb lui refuser cela. Au reste il dînera ici ce soir : tu pourras lui en parler s’il est besoin. Autre chose encore, c’est aujourd’hui jour d’argent je vais te porter mon livre pour que tu fassesc mention de ce que tu vas me donner. Quelle bête de lettre ! Mais je ne peux pas en faire une autre.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 171
Transcription d’Emma Antraygues et Claire Josselin
a) « arrivée ».
b) « puisse ».
c) « fasse ».