Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 83-84-85

Jeudi matin, 10 h.
[Avant le 25 juillet]

Mon pauvre cher Victor, je ne sais à quoi m’en tenir sur ta santé ce matin. Est-ce par précaution que tu n’es pas venu ou serais-tu plus malade ? Cette incertitude me tourmente autant qu’une triste réalité et je suis presque aussia malade que tu l’étais hier. J’ai des coliques sans fin qui me font très souffrir. Vraiment, nous sommes bien éclopés, mais je pense que le voyage nous remettra. En attendant, je voudrais bien avoir de tes nouvelles, car je suis on ne peut plus tourmentée sur ton absence. Je vais me lever et faire encore la cérémonie habituelle, non pas que j’en éprouve un grand soulagement, mais il faut tranquilliser sa conscience. À bientôt donc, je l’espère, et surtout ne sois pas malade ou je me couche tout de mon long pour l’éternité.
Mon bon cher bien-aimé Toto, tâche de venir rien que pour me rassurer et puis un peu pour que je te baise, que je te caresseb et que je te disec que je t’aime de toutes les forces de mon âme.
Il fait un bien fameux temps pour s’expatrier. Nous devrions bien en profiter et le plus tôt possible [1]. Nous serions si heureux.

Juliette

[Adresse :] :
À mon cher Toto
À l’étranger
Paris

BnF, Mss, NAF 16324, f. 83-84-85
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « presqu’aussi ».
b) « caresses ».
c) « dises ».

Notes

[1Ils partiront sur les routes d’Île-de-France, de Picardie et de Normandie du 25 juillet au 22 août 1835.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne